Opus n° 7 : La musique de film
De la même manière que l’opéra fut, au 19ème siècle, la principale source d’œuvres originales pour le répertoire adapté à l’orchestre d’harmonie, c’est la musique de film qui retient toute l’attention des musiciens arrangeurs depuis quelques décennies.
Chaque succès cinématographique fait aujourd’hui l’objet de diverses adaptations de sa musique pour toutes les catégories et tous les niveaux d’orchestre d’harmonie, junior, amateurs et professionnels. Ces medley, regroupant les principaux thèmes d’un film, nous invitent à revivre les moments intenses et les plus belles scènes du 7ème art, uniquement par le biais de la musique. C’est précisément quand on affranchit la partition de son support visuel que l’on prend conscience non seulement de la valeur musicale de certaines compositions et de leurs auteurs, mais aussi de la place incontournable qu’occupe la musique dans une œuvre cinématographique.
C’est souvent grâce au cinéma que le grand public côtoie les sonorités flamboyantes des plus grands orchestres symphoniques.
En effet, les salles de concert et autres maisons d’opéras ne drainent plus autant de monde qu’auparavant, que ce soit pour y réentendre des chefs-d’œuvre du passé ou bien les créations contemporaines. Pourtant, cette musique utilisée pour le grand écran est en lien perpétuel avec le grand répertoire symphonique, de toutes les époques et de tous les styles. Il n’est pas rare que les compositeurs de musique de film puisent leur inspiration dans les grands chefs-d’œuvre du passé et d’aujourd’hui.
À noter également que certains d’entre eux écrivent également des pièces qui ne sont pas destinées au cinéma : Ennio Morricone et John Williams ont, en parallèle de leur carrière de compositeur de musiques de film, écrit des concertos, des symphonies et autres pièces de musique de chambre…
L’univers poétique du réalisateur de films d’animation japonais Hayao Miyazaki (Le Château dans le Ciel, Kiki la Petite Sorcière, Le Voyage de Chihiro…) a trouvé un écho dans la musique de Joe Hisaishi, avec lequel il collabore régulièrement depuis le milieu des années 80. La musique de ce dernier trouve son inspiration dans la musique traditionnelle japonaise et même plus largement asiatique. Elle intègre également une grande influence occidentale , européenne et américaine dont le compositeur est un défenseur dans son archipel natal. Développant des mélodies tantôt simples et enfantines, tantôt lyriques et expressives, sa musique dévoile un monde onirique d’Extrême-Orient plein de légende et de mystère.
Adaptée par Kazuhiro Morita pour grand orchestre d’harmonie, notamment le pupitre des percussions qui inclut de nombreux instruments traditionnels, la musique du film Princesse Mononoke révèle un Japon médiéval et trivial en pleine guerre civile et peuplé de mystérieux esprits…